La méthode alphabétique de lecture est fondée sur le fait, irrécusable, que notre écriture a été inventée pour traduire, par des conventions, la langue parlée, et donc les sons de la langue parlée, que ces sons soient exprimés à haute voix ou simulés mentalement par la parole intérieure.

Au début, l’enseignement est limité à des associations graphèmes-phonèmes simples : à un graphème ne correspond qu’un seul phonème et réciproquement. C’est une simplification voulue : par exemple, on étudiera le c rendant le son « k » ; on renverra à plus tard le c représentant un autre son que « k », et les autres graphèmes représentant le son « k ».

 Malgré ce choix, on arrive très bien à présenter des mots pris dans des phrases ne comprenant que les associations graphèmes-phonèmes sélectionnés, et ainsi l’élève peut lire un assez grand nombre de mots ou de phrases sans faire appel à sa mémoire au-delà des strictes associations graphèmes-phonèmes étudiées.

Après ces débuts, il faut passer aux associations multiples et aux orthographes non phoniques. Cela se fait aussi selon une progression du plus simple au plus complexe, et du plus courant au plus rare.

Dans cette période, la mémoire de l’élève entre en jeu, particulièrement pour l’écriture, avec les difficultés de l’orthographe et de la grammaire, mais le fait d’écrire (de façon répétitive) favorise aussi la mémorisation chez certains élèves.

C’est pourquoi beaucoup de progressions associent, dès le part, l’écriture et la lecture. La variante appelée « écrire-lecture » donne la priorité à l’écriture, et accorde de ce fait une importance majeure aux dictées quotidiennes, strictement limitées à ce qui a été étudié.

Tout ceci concerne le déchiffrage, simple technique mais sans laquelle on ne peut pas lire avec précision ce qui a été écrit. Pour le bon lecteur, le déchiffrage reste une condition absolue de la lecture, mais il est entièrement automatique et se fait oublier.

 Pour l’enfant qui apprend à lire, le déchiffrage est un travail qui peut demander beaucoup d’efforts et mobilise toute son attention. Il lui est alors difficile, voire impossible de comprendre ce qu’il déchiffre. Mais, au début de l’apprentissage, il suffit que le maître ou l’élève répète à la vitesse normale pour que le sens apparaisse. Le maître est attentif à ce que soient compris tous les mots et phrases déchiffrés ou lus.